Code Orange sur la Golden Globe Race. Le prix à payer pour passer le Cap Horn !


25 mars 2023

Bien avant le départ de la GGR, la dernière ligne droite vers le Cap Horn a toujours été une préoccupation pour Ian Herbert-Jones (GBR)

Cette inquiétude s’est accentuée dans l’Atlantique Sud lorsque le marin du Shropshire avait envisagé de zapper la porte du Cap afin d’arriver avant la date limite du 31 janvier à celle de Hobart. Manquez cette date et vous devez vous arrêter, considéré comme arrivant trop tard au Cap Horn pour éviter le très mauvais temps. Ian a passé Hobart à quelques jours près. Plus à l’Est, après une sortie apathique de la mer de Tasmanie, la météo a joué contre lui au nord de la zone d’exclusion du Pacifique, augmentant son inquiétude d’un passage tardif… C’est ce qui s’est passé !

Il a navigué durant plusieurs jours dans ce qu’il a décrit comme des ‘conditions bibliques’, comme raconté lors de son appel hebdomadaire. Ian a fait face à ses pires craintes : des vents extrêmes de plus de 60 nœuds, une mer déchaînée et confuse, un bateau couché plusieurs fois par les vagues, et son Hydrovane qui avait du mal à faire face aux conditions dantesques. Il a néanmoins continué, avec la vulnérabilité, l’humilité, l’humour et la détermination qui le caractérisent depuis le départ, pour finir ce qu’il a commencé 199 jours plus tôt avec panache !

Le mercredi 22 mars à 0400 TU, Ian a appelé le PC Course pour informer que les conditions étaient dantesques, avec des vents hurlants dans les haubans impossibles à déterminer (la prévision de la marine chilienne dans les rafales était de 90 nœuds) et une mer de 7 mètres. Naviguant en fuite à sec de toile, il avait bien du mal à déployer son ancre flottante emmêlée dans le cockpit. Une heure plus tard, il avait envoyé son ancre flottante et déroulé un bout de trinquette, profitant d’un vent qui semblait enfin se calmer.

Cependant, à 1100 TU, il a rappelé avec une voix minée d’inquiétude, pour déclarer un “PAN PAN, PAN” et demander à GGR d’informer le MRCC Chili de sa situation, bien qu’il n’ait pas besoin d’assistance. Il était incertain de sa position, son hydrovane souffrait d’une autre avarie et ne fonctionnait plus. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi dans l’obscurité, mais il était dangereux d’aller à l’arrière pour comprendre et réparer. Le PC Course lui fournit donc des mises à jour météorologiques, et mit sa trajectoire sous surveillance, en direction des îles Diego Ramirez.

Naviguant à seulement 3 nœuds avec son ancre flottante dans une mer de 7 mètres, le fond est remonté rapidement de 1500 mètres à 100 mètres en quelques milles, suscitant l’inquiétude du PC Course. Ian a rapporté que de grosses vagues s’écrasaient sur le tableau arrière de Puffin. Il est passé à 2,5 milles au nord des îles alors que les conditions s’atténuaient lentement et que la lumière du jour apparaissait enfin.

Il a appelé une troisième fois à 1810 TU pour signaler que la ligne de son ancre flottante s’était enroulée autour du safran de l’Hydrovane lors d’un ralentissement dans la mer assez grosse. Elle causa les premiers dégâts, puis avait cassé net la pelle de safran en deux. Ne pouvant utiliser son pilote automatique électrique connecté au safran du régulateur plutôt qu’à celui du bateau, il barrait maintenant à la main jusqu’au Cap Horn.

Ian, qui ne peut barrer ainsi jusqu’aux Sables d’Olonne, a décidé d’aller en direction de Puerto Williams, à 150 milles, pour réparer. Il a été officiellement transféré en classe Chichester (donc non classé pour le trophée GGR), ce qui lui permet d’utiliser sans restriction son GPS de sécurité et son téléphone satellite pour organiser son escale et des réparations.

Ian est en sécurité, la situation est sous contrôle et il ne demande pas d’assistance. Le Code Orange précédemment déclaré à sa demande auprès du MRCC Chili a été annulé le 22/03 à 2200 TU.

source : GGR